"Don Carlos" (Verdi) à l'opéra Bastille Paris (Rezension von Andreas Rey)
- Andreas Rey
- vor 3 Tagen
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Du 29 mars au 25 avril, l'opéra Bastille donne Don Carlos de Verdi. Son opéra français, Verdi le reprendra en italien pour en faire un Don Carlo, que certains puristes lui préfèrent, la langue du libretto adhérant mieux à sa musique que la française selon eux. Plus qu'opéra en français, opéra français donc, tant dans ses dimensions que dans son rapport à l'histoire. Il concurrence ainsi les vastes opéras de Meyerbeer.
Pour mettre en scène cet opéra touffu, profond et riche en sujets, l'Opera Bastille choisit de reprendre la mise en scène de 2017 et de 2019 de Krzysztof Warlikowski, Mise en scène complexe, confuse, et très chargée, tant il semble que le metteur en scène polonais en rajoute constamment. Il n'y manque rien. Des caissons apparaissant sur les côtés, à ceux sortant du fond de la scène, pour créer de nouveaux lieux, aux projections de flocons sur les murs pour faire vieux films et à celles de têtes de Don Carlos, d'Elisabeth de Vallois ou de Phillipe II en grand sur une toile transparente, même par moments un plateau à nu, tout ce qui peut être utiliser dans la scénographie contemporaine est utilisé ici. Ces accumulations, qui cherchent à correspondre avec la richesse du libretto, et avec la pièce de Schiller originelle, ne parviennent qu'à surligner ad nauseam, sans véritablement le nourrir, ni avoir véritablement de direction, ce que l'opéra expose de lui-même.
Le choix des costumes faisant volontiers référence à l'époque franciste, accentue la confusion du plateau, étant en contradiction avec le libretto. Comme disait Mies von der Rohe, Sometimes les is more.
Mais le problème le plus important dans cette production est le plateau vocal, Il faut dépasser les rôles principaux pour trouver dans les secondaires voir tertiaires des voix satisfaisantes. Le ténor né à New-York Charles Castronovo en Don Carlos ne parvient jamais véritablement à se faire attendre, surtout quand l'orchestre gagne en volume sonore, durant les duos, et les scènes de groupe, choses assez fréquentes dans cet opéra. Et il n'a pas assez de carrure et de prestance pour son rôle. Les autres interprètes et l'orchestre n'en font qu'une bouche, à chaque fois. La soprano lettone Marina Rebeka en Elisabeth de Vallois de ne parvient à se faire entendre qu'en forçant dans les aigus. De plus, son jeu d'actrice est assez réduit, ce qui ne l'aide pas non plus. Enfin le timbre du baryton-basse baryton américain Christian Van Horn en Philippe II ne réussit pas à sortir de sa grisaille pour donner vocalement ses dimensions du roi d'Espagne, ce qui l' handicape beaucoup, surtout dans ses soli. II faut aller plus loin même que le maquis de Posa du jeune baryton polonais Andrzej Filończyk, dont le timbre sec et le manque de projection ne parviennent pas à convaincre. Il faut écouter la princesse Eboli de la mezzo russe Ekaterina Gubanova et le Thibault de la mezzo française Marine Chagnon, qui elles au moins sont audibles et compréhensibles avec leurs timbres de velouté franc, pour des incarnations vocales satisfaisantes. Aller même jusqi'au grand inquisiteur du basse ukrainien Alexander Tsymbalyuk, clair, franc, et même brutal, tout à fait convainquant bien que la mise en scène en fasse une sorte de mafieux caricatural, Aller même jusqu'à la voix profonde, claire et sombre du ténor tongien Manase Latu en Comte de Lerme pour des voix appréciables.

Fort heureusement, la baguette de la cheffe d'orchestre australienne Simone Young réussit à maitriser les cordes de cet orchestre pour révéler l'atmosphère de chaque scène. Elle domine moins bien hélas les vents, et surtout les cuivres, qui font un peu fanfare dans la fausse. Mais le défaut essentiel de l'orchestre est d'être plus narratif que lyrique, donnant un flux orchestral brisé à l'opéra.
Durant toute la représentation, un sentiment de lutte de la mise en scène avec l'opéra pour y adhérer et exposer ses nombreux aspects, mais en y répondant que par l'exagération, donne au spectateur une sentiment de brouillon, Dommage…
Andreas Rey
Deutsch

Vom 29. März bis 25. April 2025 wird in der Bastille-Oper Verdis "Don Carlos" aufgeführt. Seine französische Oper nahm Verdi auf Italienisch wieder auf und machte daraus einen "Don Carlo", den einige Puristen ihm vorziehen, da die Sprache des Librettos ihrer Meinung nach besser zu seiner Musik passt als die französische. Mehr als eine Oper auf Französisch, eine französische Oper also, sowohl in ihren Dimensionen als auch in ihrem Verhältnis zur Geschichte. Sie konkurriert mit den großen Opern von Meyerbeer.
Um diese wuchtige, tiefgründige und themenreiche Oper zu inszenieren, entschied sich die Opera Bastille, die Inszenierung von Krzysztof Warlikowski aus den Jahren 2017 und 2019 zu übernehmen. Die Inszenierung ist komplex, verwirrend und sehr überladen, da es scheint, als würde der polnische Regisseur ständig übertreiben. Es fehlt nichts. Von den Kästen, die an den Seiten erscheinen, bis zu denen, die aus dem Bühnenhintergrund herauskommen, um neue Orte zu schaffen, von den Projektionen von Schneeflocken an den Wänden, um alte Filme zu machen, bis zu denen der Köpfe von Don Carlos, Elisabeth de Valois oder Phillipe II. in groß auf einer transparenten Leinwand, sogar zeitweise eine nackte Bühne - alles, was in der zeitgenössischen Bühnengestaltung verwendet werden kann, wird hier verwendet. Diese Anhäufungen, die versuchen, dem Reichtum des Librettos und dem ursprünglichen Schiller-Stück zu entsprechen, heben nur hervor, ohne wirklich zu nähren oder eine wirkliche Richtung zu haben, was die Oper von sich aus zeigt.
Die Wahl der Kostüme, die sich gerne auf die Franzosenzeit beziehen, verstärkt die Verwirrung auf der Bühne und steht im Widerspruch zum Libretto.
Das größte Problem in dieser Produktion ist jedoch die Stimmbesetzung. Man muss über die Hauptrollen hinausgehen, um in den Neben- und Tertiärrollen zufriedenstellende Stimmen zu finden. Der in New York geborene Tenor Charles Castronovo als Don Carlos kann sich nie wirklich durchsetzen, besonders wenn das Orchester an Lautstärke gewinnt, während der Duette und Gruppenszenen, die in dieser Oper recht häufig vorkommen. Außerdem hat er keine gute Statur und Ausstrahlung für seine Rolle. Die anderen Darsteller und das Orchester machen jedes Mal einen großen Bogen um ihn. Die lettische Sopranistin Marina Rebeka als Elisabeth de Vallois de schafft es nur, sich Gehör zu verschaffen, indem sie in den Höhen forciert. Außerdem ist ihre schauspielerische Leistung ziemlich reduziert, was ihr ebenfalls nicht hilft. Schließlich gelingt es dem Timbre des amerikanischen Bassbaritons Christian Van Horn als Philipp II. nicht, aus seinem Grau herauszutreten und stimmlich die Dimensionen des spanischen Königs zu erreichen, was ihn vor allem in seinen Soli stark behindert. Man muss sogar noch weiter gehen als die maquisartige Posa des jungen polnischen Baritons Andrzej Filończyk, dessen trockenes Timbre und mangelnde Projektion nicht zu überzeugen vermögen. Man muss sich die Prinzessin Eboli der russischen Mezzo-Sängerin Ekaterina Gubanova und den Thibault der französischen Mezzo-Sängerin Marine Chagnon anhören, die mit ihren samtigen, klaren Klangfarben zumindest hörbar und verständlich sind und eine zufriedenstellende stimmliche Verkörperung bieten. Der ukrainische Bass Alexander Tsymbalyuk, der als Großinquisitor klar, ehrlich und sogar brutal ist, ist absolut überzeugend, obwohl die Inszenierung ihn zu einer Art karikiertem Mafioso macht.

Glücklicherweise gelingt es der australischen Dirigentin Simone Young, die Streicher des Orchesters zu beherrschen, um die Atmosphäre jeder Szene zu enthüllen. Leider hat sie die Bläser weniger gut im Griff, vor allem die Blechbläser, die in der Fälschung ein wenig fanfarenartig klingen. Der Hauptfehler des Orchesters ist jedoch, dass es eher erzählerisch als lyrisch ist, was der Oper einen gebrochenen Orchesterfluss verleiht.
Während der gesamten Aufführung entsteht das Gefühl, dass die Regie mit der Oper kämpft, um sich ihr anzuschließen und ihre vielen Aspekte darzustellen, aber nur mit Übertreibung darauf reagiert, was dem Zuschauer ein Gefühl von Unordnung vermittelt, Schade...
Andreas Rey
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