"La Traviata" à l’opéra de Dijon / an der Opera von Dijon - Kritische Rezension von Andreas Rey
- Andreas Rey
- 21. Feb.
- 5 Min. Lesezeit

Avant de venir à l’opéra nation du Rhin en mars, et en collaboration avec lui, l’opéra de Dijon donne une nouvelle production de La Traviata de Verdi de la metteuse en scène Amélie Niermeyer.
Disons le d’emblé, cette production est pour le moins maladroite, pour ne pas pas clichée et vulgaire. Ainsi dès la fête du premier acte, comme dans celle du troisième, les convives sont en bloussons en fausse fourrures blanches, pantalons et chaussures en strass, et meme en deguissements canins. Les invités ainsi grimés jouent d’ailleurs aux chiens jusqu’à manger dans des gamelles. Violetta Valery, quant à elle, est une femme gothique en et doc martins sous-vêtements et mentaux rouge. Si la première fête est encore en une sorte d’insouciance et de laisser-aller, y compris sexuelles, comme certains en postures explicites le montrent dans la partie gauche de la scène, et si la deuxième avec des toréros en tenues sado-maso et gitanes en strip-teaseuses, atteint son paroxysme de vulgarités, avec des invités ivres, le tout finit mal durant le carnaval avec ces personnes avachies et exsangues. La metteuse en scène avec sa décoratrice et habilleuse Maria-Alice Bahra mettent ainsi en parallèle les années disco aboutissant au sida, avec les années 1830 et la syphilise. Mais doit-on dénoncer la folie des années soixante-dix ainsi ? Comme si la maladie devait nécessairement être la punition non pas de ces années-là, mais de ces gens-là. Le sida, comme la syphilise touchaient aussi bien la haute bourgeoisie, que la noblesse, lesquelles ne se perdaient pas nécessairement dans ces soirées.
Un autre reproche est une direction d’acteur peu soignée et une illustration des scènes malencontreuse. Au début du deuxième acte, Violetta et Alfredo boivent des cocktails, alors qu’ils se sont retirés à la campagne pour vivre sainement, et qu’ils sont en difficultés financière. Le dernier montre une Violetta malade, non pas dans mais sur son lit et bougeant beaucoup, bien que se tenant les cotes.

Mais le plus grand désavantage de cette production est le plateau vocal. Melody Louledjian en Violetta Valery dès le premier acte peine à passer l’orchestre et le chœur, poussant sa voix vers la stridence, ce qui incommode beaucoup, surtout durant l’aria durant laquelle Violetta se surnomme elle-même la Traviata. Quant à David Astorga en Alfredo Germont, il appuie sur la force et non sur le charme, manquant de legato et de fluidité. Cette absence de charme, de legato et de naturel fait que son aria au début du deuxième acte tombe à plat. Il semble même s’ennuyer en la chantant. Et les duos entre Violetta et Alfredo ne sont pas saisissants, mais froids, presque objectifs.
Fort heureusement, Serban Vasile en Giorgio Germont usent des qualités manquant à Alfredo, tant dans son jeu que dans son chant. Si le duo entre Giorgio Germomt et Violetta Valery n’est pas aussi saisissant que celui Ludovic Tezier avec Nadine Sierra dans la Travaiata de l’opéra Bastille, entre autres à cause de la qualité de la voix de Melody Louledjian, Serban Vasile semble au moins essayer de l’atteindre. Il campe un Giorgio Germont humain, qui parle d’adulte à adulte à Violetta. Malheureusement son jeu d’acteur est aussi mal mené que ceux de ses confrères et consœurs notamment après son Piage Piage.
L’orchestre de Débora Waldman, très mozartien en utilisant les violons comme cellule de base, présente des cordes graves assez molles et ne réussit qu’à donner à l’orchestre un rôle d’atmosphère, et non de témoin.
La production de cette Traviata à Strasbourg aura une autre distribution. Une nouvelle chance de séduire…
Andreas Rey
Deutsch

Bevor sie im März an die Staatsoper am Rhein kommt und in Zusammenarbeit mit ihr, führt die Oper von Dijon eine neue Produktion von Verdis "La Traviata" von der Regisseurin Amélie Niermeyer auf.
Um es gleich vorweg zu sagen: Diese Produktion ist, gelinde gesagt, ungeschickt, um nicht zu sagen klischeehaft und vulgär. So sind die Gäste bereits auf der Party im ersten Akt, wie auch im dritten Akt, in weißen Kunstpelzen, Strasshosen und -schuhen und sogar in Hundekleidung zu sehen. Die so verkleideten Gäste spielen übrigens Hunde, bis sie aus Futternäpfen fressen. Violetta Valery hingegen ist eine Gothic-Frau in Unterwäsche und doc martins und roter Mentalität. Wenn die erste Party noch in einer Art Unbeschwertheit und Freizügigkeit stattfindet, auch sexuell, wie einige in expliziten Körperhaltungen im linken Teil der Szene zeigen, und wenn die zweite mit Toreros in Sado-Maso-Outfits und Zigeunerinnen als Stripperinnen den Höhepunkt der Vulgarität erreicht, mit betrunkenen Gästen, endet das Ganze schlecht während des Karnevals mit diesen schlaffen und blutleeren Menschen.
Die Regisseurin und ihre Bühnen- und Kostümbildnerin Maria-Alice Bahra stellen die Disco-Jahre, die zu Aids führen, den 1830er Jahren und der Syphilis gegenüber. Aber muss man den Wahnsinn der siebziger Jahre auf diese Weise denunzieren? Als ob die Krankheit notwendigerweise die Strafe nicht für diese Jahre, sondern für diese Menschen sein müsste. AIDS und Syphilis betrafen sowohl das gehobene Bürgertum als auch den Adel, die sich nicht zwangsläufig auf diesen Partys verirrten.
Ein weiterer Kritikpunkt ist die unsorgfältige Schauspielerführung und die unglückliche Illustration der Szenen. Zu Beginn des zweiten Aktes trinken Violetta und Alfredo Cocktails, obwohl sie sich aufs Land zurückgezogen haben, um ein gesundes Leben zu führen, und sich in finanziellen Schwierigkeiten befinden. Der letzte zeigt eine kranke Violetta, die nicht in, sondern auf ihrem Bett liegt und sich viel bewegt, obwohl sie sich die Rippen hält.
Der größte Nachteil dieser Produktion ist jedoch die Gesangsbesetzung. Melody Louledjian als Violetta Valery im ersten Akt hat Schwierigkeiten, sich durch das Orchester und den Chor zu kämpfen, indem sie ihre Stimme zu schrill werden lässt, was vor allem während der Arie, in der Violetta sich selbst als La Traviata bezeichnet, sehr unangenehm ist. David Astorga als Alfredo Germont setzt eher auf Kraft als auf Charme, ihm fehlt es an Legato und Geläufigkeit. Dieser Mangel an Charme, Legato und Natürlichkeit führt dazu, dass seine Arie zu Beginn des zweiten Aktes flach fällt. Er scheint sogar gelangweilt zu sein, während er sie singt. Und die Duette zwischen Violetta und Alfredo sind nicht packend, sondern kalt, fast sachlich.

Glücklicherweise nutzte Serban Vasile als Giorgio Germont die Qualitäten, die Alfredo fehlten, sowohl in seinem Spiel als auch in seinem Gesang. Das Duett zwischen Giorgio Germont und Violetta Valery ist zwar nicht so eindringlich wie das von Ludovic Tezier und Nadine Sierra in der Traviata der Bastille-Oper, was unter anderem an der Qualität von Melody Louledjians Stimme liegt, aber Serban Vasile scheint zumindest zu versuchen, es zu erreichen. Er gibt einen menschlichen Giorgio Germont, der mit Violetta von Erwachsener zu Erwachsener spricht. Leider ist seine Schauspielerei genauso schlecht geführt wie die seiner Kollegen und Kolleginnen insbesondere nach seinem "Piage Piage".
Das Orchester von Débora Waldman, das sehr mozartisch ist, indem es die Violinen als Keimzelle verwendet, weist ziemlich weiche tiefe Streicher auf und schafft es nur, dem Orchester eine atmosphärische Rolle zu geben, nicht die eines Zeugen.
Die Produktion dieser Traviata in Straßburg wird eine andere Besetzung haben. Eine neue Chance, zu begeistern...
Andreas Rey
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