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"Le Dialogue des carmélites" (Poulenc) eu / am Theatre des Champs Elysées Paris


Théâtre des Champs-Elysées
Foto: Theatre de Champs Elysées

Le théâtre des champs Elysées reprend du 4 au 12 décembre Le Dialogue des carmélites de Francis Poulenc dans la mise en scène d’Olivier Py. Cette production n’est certes plus une découverte, ayant déjà été montée à l’opéra Bastille et au Théâtre des champs Elysée ces dix dernières années. Cependant il faut reconnaitre, que son charme a très peu vieilli. Cela tient à ce que, contrairement à d’autres productions plus récentes et baroques d’Olivier Py, le metteur en scène français exprime l’œuvre au lieu d’extrapoler à partir d’elle. Il s’en tient ici une épure pour accompagner la ligne mélodique des sœurs. Chacun de ses tableaux ici est poétique et sans exagération. De la Maison des de la Force, caractérisée par un lustre devant des panneaux noirs, en passant par les ombres chinoises dessinant l’encore lointaine Révolution française, au valet Thierry écrivant LIBERTE sur les panneaux noirs en fond, et à la mort de la Révérente Mère Jeanne de l’Enfant Jésus dans un lit en hauteur, jusqu’aux sœurs sans voiles dans une sorte de tunnel sans accessoires, le spectateur est saisi tout du long par l’efficacité des rares moyens utilisés dans la scénographie. Il semble même que chaque détail soit utilisé à plein. Ainsi Mère Marie de l’Incarnation écrira EN DIEU à côté du LIBERTE du valet. L’alliage de la scénographie et les costumes simples de Pierre-André Weitz et de la très juste utilisation de la lumière et des ombres de Bertrand Killy, dans cette reprise de la mise en scène de Daniel Izzo fonctionne si bien, que les quelques scènes pieuses de tableaux vivants sont excusées.

Cette mise en scène basée sur le contraste entre la lumière et l’obscurité, nettement dominée par les noirs, insiste sur l’omniprésence de la mort dans l’opéra. Musicalement, elle apparait avec le thème du Salve Regina dès le premier acte, continue à travers les différents offices religieux et aboutit au Salve Regina final. Narrativement, elle est visible avec la Révolution française en fond de scène au premier acte, continue avec le décès de Mère Jeanne de l’Enfant Jésus, devient plus brutale avec l’intrusion des commissaires et aboutit au martyre des sœurs. La mort est lente, sûre, et même belle dans cette opéra, grâce aux phrases mélodiques souples, rondes et sans heurts des nonnes.

L’orchestre Les Siècles dirigé ici par Karina Canellakis, quant à lui, est dionysiaque dans la conduite élégante des phrases mélodiques orchestrales, et apollinien grâce avec son illustration musicale des scènes ; en ce sens, il est très straussien. Nonobstant, il est moins lourd, moins harmonieux, moins wagnérien, et plus français en un mot que celui de Richard Strauss. Il développe ainsi les qualités orchestrales des Biches de Poulenc. De plus, Karina Canellakis a parfaitement compris et balancé les différences de l’accompagnement et du chant fluides, flexibles et sans heurts des nones, et de ceux brisés, secs, et durs des commissaires révolutionnaires.

Foto: Theatre de Champs Elysées
Foto: Theatre de Champs Elysées

L’excellente articulation des interprètes, rendant un Français tout à fait compréhensible sans les surtitres, ajoute aux qualités de la représentation. Les cantatrices, tout en gardant une cohésion de groupe, n’en perdent aucunement leurs individualités. Ainsi le mezzzo doux de Marie Gautrot en Mère Jeanne de l’Enfant Jésus est très appréciable, de même que le soprano ferme de Patricia Petibon en Mère Marie de l’Incarnation. Le soprano clair de Manon Lamaison en Sœur Constance de Saint Denis rend très bien la fraicheur candide et enjouée du personnage, contrepoids parfait au soprano solide, mais frêle de Vannina Santoni en Blanche de la Force. Poulenc sut parfaitement nuancer ses voix, ce qui est particulièrement audible dans ses duos de femmes, et les cantatrices ici ont très bien relevé ce défi.

Les voix masculines ne sont pas en reste, le baryton tendre de Alexandre Duhamel en Marquis de La Force ainsi que le tendre et assuré ténor de Sahy Ratia en Chevalier de La Force équivalent en qualité leurs collègues féminines. De même le ténor clair et doucement embruni de Loïc Félix en Père confesseur du couvent et celui de Blaise Rantoanina en premier commissaire, qui sut très bien allier la souplesse de l’ancien croyant et la rudesse du révolutionnaire.

Un opéra à re voir plus qu’à voir.

Andreas Rey


Deutsch

Foto: Theatre de Champs Elysées
Foto: Theatre de Champs Elysées

Das Théâtre des champs Elysées führt vom 4. bis 12. Dezember Francis Poulencs "Le Dialogue des carmélites" in der Inszenierung von Olivier Py wieder auf. Diese Produktion ist zwar keine Neuentdeckung mehr, da sie in den letzten zehn Jahren bereits in der Bastille-Oper und im Théâtre des Champs Elysée aufgeführt wurde. Dennoch muss man zugeben, dass ihr Charme kaum gealtert ist. Das liegt daran, dass der französische Regisseur im Gegensatz zu anderen neueren, barocken Produktionen von Olivier Py das Werk zum Ausdruck bringt, anstatt es zu extrapolieren. Hier hält er sich an eine Reinheit, um die melodische Linie der Schwestern zu begleiten. Jedes seiner Bilder hier ist poetisch und ohne Übertreibung. Vom Haus der de la Force, das durch einen Kronleuchter vor schwarzen Tafeln gekennzeichnet ist, über die Schattenbilder, die die noch ferne Französische Revolution zeichnen, den Diener Thierry, der LIBERTE auf die schwarzen Tafeln im Hintergrund schreibt, und den Tod der ehrwürdigen Mutter Jeanne de l'Enfant Jésus in einem hohen Bett bis hin zu den Schwestern ohne Schleier in einer Art Tunnel ohne Requisiten wird der Zuschauer die ganze Zeit über von der Wirksamkeit der wenigen im Bühnenbild verwendeten Mittel gepackt. Es scheint sogar, dass jedes Detail voll ausgenutzt wird. So wird Mutter Maria von der Inkarnation neben der FREIHEIT des Dieners IN GOTT schreiben. Die Kombination aus dem Bühnenbild und den einfachen Kostümen von Pierre-André Weitz und dem sehr richtigen Einsatz von Licht und Schatten von Bertrand Killy in dieser Wiederaufnahme der Inszenierung von Daniel Izzo funktioniert so gut, dass die wenigen frommen Szenen der Tableaux vivants entschuldigt werden können.

Diese auf dem Kontrast zwischen Licht und Dunkelheit basierende Inszenierung, die eindeutig von Schwarz dominiert wird, betont die Allgegenwärtigkeit des Todes in der Oper. Musikalisch tritt er mit dem Thema des Salve Regina im ersten Akt auf, setzt sich durch die verschiedenen Gottesdienste fort und mündet in das finale Salve Regina. Narrativ ist er mit der Französischen Revolution im Hintergrund im ersten Akt sichtbar, setzt sich mit dem Tod von Mutter Johanna vom Kinde Jesu fort, wird mit dem Eindringen der Kommissare brutaler und endet im Martyrium der Schwestern. Der Tod ist in dieser Oper langsam, sicher und sogar schön, dank der geschmeidigen, runden und reibungslosen melodischen Phrasen der Nonnen.

Das Orchester Les Siècles, das hier von Karina Canellakis geleitet wird, ist dionysisch in der eleganten Führung der orchestralen melodischen Phrasen und apollinisch durch die musikalische Illustration der Szenen; in diesem Sinne ist es sehr straussisch. Nichtsdestotrotz ist es weniger schwerfällig, weniger harmonisch, weniger wagnerianisch und mit einem Wort französischer als das von Richard Strauss. So entwickelt er die orchestralen Qualitäten von Poulencs Les Biches. Darüber hinaus hat Karina Canellakis die Unterschiede zwischen der fließenden, flexiblen und reibungslosen Begleitung und dem Gesang der Nonen und der gebrochenen, trockenen und harten Begleitung und dem Gesang der revolutionären Kommissare perfekt verstanden und ausbalanciert.

Die ausgezeichnete Artikulation der Darstellerinnen, die ein Französisch wiedergeben, das auch ohne Übertitel gut verständlich ist, trägt zur Qualität der Aufführung bei. Die Sängerinnen bleiben zwar als Gruppe zusammen, verlieren aber keineswegs ihre Individualität. So ist der weiche Mezzzo von Marie Gautrot als Mutter Jeanne de l'Enfant Jésus sehr zu schätzen, ebenso wie der feste Sopran von Patricia Petibon als Mutter Marie de l'Incarnation. Der helle Sopran von Manon Lamaison als Schwester Constance de Saint Denis vermittelt sehr gut die kandide und verspielte Frische der Figur, ein perfektes Gegengewicht zu dem soliden, aber gebrechlichen Sopran von Vannina Santoni als Blanche de la Force. Poulenc verstand es, seine Stimmen perfekt zu nuancieren, was besonders in seinen Frauenduetten hörbar ist, und die Sängerinnen hier haben diese Herausforderung sehr gut gemeistert.

Foto: Theatre de Champs Elysées
Foto: Theatre de Champs Elysées

Die Männerstimmen stehen ihren weiblichen Kollegen in nichts nach: Alexandre Duhamels zarter Bariton als Marquis de La Force und Sahy Ratias zarter, selbstbewusster Tenor als Chevalier de La Force sind ihren weiblichen Kollegen in nichts nach. Ebenso Loïc Félix' heller, sanft schimmernder Tenor als Pater und Beichtvater des Klosters und Blaise Rantoanina als erster Kommissar, der die Flexibilität des Altgläubigen und die Härte des Revolutionärs sehr gut miteinander zu verbinden wusste.

Eine Oper, die man wiedersehen sollte, mehr noch als sie zu wählen.

Andreas Rey


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