"Le nozze di Figaro" in Marseille / "Les Noces de Figaro" à Marseille (Rezension von A. Rey - 24.04.2024)
- Andreas Rey
- 3. Mai 2024
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Marseille donne en ce mois d’avril Les Noces de Figaro. Opera annonçant, comme les deux suivants avec Da Ponte, la fin du monde prérévolutionnaire, il lui faut un ensemble assez sûr pour qu’aucun de ses membres ne tire la couverture à soi et correspondent naturellement avec ses confrères, ainsi qu’un chef gardant un tempo assez vif pour être joyeux sans gâter pour autant la dentelle musicale mozartienne. Le tempo justo est l’écueil principal avec lequel l’orchestre doit composer. Le jeune chef Michele SPOTTI met d’ailleurs quelques temps à tanguer avant de trouver finalement sa bonne continuité rythmique. Légèrement trop hâtif à l’ouverture et durant le premier Voi che sapete, il permet enfin à Eléonore PANCRAZI en Cherubin la seconde fois de mieux exhaler son air.
Durant l’ouverture, des bourgeois du 18ém siècle arrangent le plateau autour d’un Mozart enfant – Mozart avait 28 ans à la composition, mais bon. Ils interviennent durant toute l’exécution en manipulant les accessoires, corrigeant au besoin des erreurs de mise en scène et en chantant les chœurs. Ces erreurs corrigées, comme la remise du fusil de chasse du comte contre la porte du vestibule de la comtesse après que Suzanne s’y soit rentrée, sont le talon d’Achille de la soirée. Fort heureusement, elles ne gâtent pas le plaisir.
Le décor de Vincent LEMAIRE et la lumière de Bertrand COUDERC, avec la transition des couleurs Viel or, à des mauves et finalement à des noires, soulignent le moribond de l’époque en présence.
Il est regrettable que Robert GLEADOW en Figaro commence par exagérer son jeu comme pour compenser quelque chose de sa voix généreuse. Le velours grave de Jean-Sébastien BOU en comte Almaviva en revanche suit avec un beau naturel la mélodicité de ses arias. La truculence de Frédéric CATON en Bartolo et de Raphaël BRÉMARD en Don Basilio, jumelés non seulement par la complémentarité de la tessiture grave de l’un avec l’aigüe de l’autre, mais aussi par leurs chapeaux melon, ajoute au chromatisme joyeux de l’exécution. En ce qui concerne les voix féminines, la projection et la carté de Hélène CARPENTIER en Suzanne correspond bien au caractère franc, clairvoyant et futé de la servante Un aspect ouaté, sans doute dut à un coup de froid passager, contraint Patrizia CIOFI en comtesse à forcer sa voix pour lui retrouver sa franche suavité. Les teintes comme à peine sortie de l’enfance des voix de Eléonore PANCRAZI en Chérubin et de Amandine AMMIRATI en Barberine donne bien la libido adolescente de l’un et la vivacité de l’autre. Seule le manque de souffle de Mireille DELUNSCH en Marceline déroge à la cohérence du plateau vocal
Le plus agréable de cette production est sans doute l’amélioration progressive de l’exécution, non seulement vocalement et dans la direction mais aussi dans le jeu, cherchant à offrir au mieux l’intelligence pétillante de l’œuvre. Le publique ne s’y trompe pas en riant et applaudissant au fur et à mesure.
Andreas Rey
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Deutsch
In Marseille wird in diesem April "Le nozze di Figaro" aufgeführt. Da diese Oper, wie die beiden folgenden mit Da Ponte, das Ende der vorrevolutionären Welt ankündigt, braucht sie ein Ensemble, das sicher genug ist, dass keines seiner Mitglieder die Decke über den Kopf zieht und natürlich mit seinen Kollegen korrespondiert, sowie einen Dirigenten, der das Tempo lebendig genug hält, um fröhlich zu sein, ohne dabei Mozarts musikalische Spitzen zu verderben. Das Tempo justo ist die größte Klippe, mit der das Orchester zu kämpfen hat. Der junge Dirigent Michele SPOTTI braucht einige Zeit, bevor er endlich die richtige rhythmische Kontinuität findet. Das Tempo ist bei der Ouvertüre und beim ersten "Voi che sapete" etwas zu schnell, aber es erlaubt Eléonore PANCRAZI als Cherubino zum zweiten Mal, ihre Arie besser auszusingen.
Während der Ouvertüre arrangieren Bürger aus dem 18. Jahrhundert die Bühne um einen kindlichen Mozart herum - Mozart war bei der Komposition 28 Jahre alt, aber immerhin. Sie greifen während der gesamten Aufführung in das Geschehen ein, indem sie Requisiten bedienen, Regiefehler korrigieren und die Chöre singen. Diese korrigierten Fehler, wie das Zurückstellen der Schrotflinte des Grafen gegen die Tür des Vorzimmers der Gräfin, nachdem Susanna hineingegangen war, sind die Achillesferse des Abends. Glücklicherweise trüben sie das Vergnügen nicht.
Das Bühnenbild von Vincent LEMAIRE und das Licht von Bertrand COUDERC mit dem Übergang von viel Gold zu Lila und schließlich zu Schwarz unterstreichen die Sterblichkeit der Epoche.
Es ist bedauerlich, dass Robert GLEADOW als Figaro anfängt, sein Spiel zu übertreiben, als wolle er etwas von seiner großzügigen Stimme kompensieren. Der tiefe Samt von Jean-Sébastien BOU als Graf Almaviva hingegen folgt mit einer schönen Natürlichkeit der Melodiösität seiner Arien. Die Schärfe von Frédéric CATON als Bartolo und Raphaël BRÉMARD als Don Basilio, die nicht nur durch die Komplementarität der tiefen Tessitura des einen mit der hohen des anderen, sondern auch durch ihre Melonenhüte gepaart sind, trägt zur fröhlichen Chromatik der Aufführung bei. Was die Frauenstimmen betrifft, so entspricht die Projektion und die Kargheit von Hélène CARPENTIER als Suzanne gut dem offenen, weitsichtigen und klugen Charakter der Dienerin. Ein wattiges Aussehen, das zweifellos auf einen vorübergehenden Kälteeinbruch zurückzuführen ist, zwingt Patrizia CIOFI als Gräfin, ihre Stimme zu forcieren, um ihr ihre offene Sanftheit zurückzugeben. Die wie aus der Kindheit stammenden Stimmfarben von Eléonore PANCRAZI als Chérubino und Amandine AMMIRATI als Barbarina vermitteln die jugendliche Libido des einen und die Lebendigkeit des anderen. Nur die Atemlosigkeit von Mireille DELUNSCH als Marzellina stört die Kohärenz des Gesangsplateaus.
Das Angenehmste an dieser Produktion ist zweifellos die allmähliche Verbesserung der Aufführung, nicht nur stimmlich und im Dirigat, sondern auch im Spiel, das versucht, die prickelnde Intelligenz des Werkes bestmöglich darzubieten. Das Publikum hat sich nicht geirrt und lacht und applaudiert nach und nach.
Andreas Rey
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