Les Noces de Figaro ("Ler nozze di Figaro" au Théâtre des Champs-Élysées Paris (Rezension)
- Andreas Rey
- vor 2 Tagen
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Après être passé à la Philharmonie du Luxembourg le 24 mars dernier, l'orchestre de chambre de Basel dirigé par Giovanni Antonini est venu à Théâtre des champs- Elysées ce 26 mars pour offrir une version de concert des Nozze di Figaro. Si la formation d'un orchestre de chambre, outre qu'elle sied bien à la salle du Grand auditorium de la Philharmonie du Luxembourg de naguère et au Théâtre des Champs-Élysées de tantôt, permet de mieux apprécier la structure orchestrale mozartienne qu'avec un orchestre symphonique, grâce à une écoute plus dégagée des relations entre les pupitres, elle dévoile aussi plus ouvertement les imperfections des interprètes. Si les vents, notamment les bassons, semblaient presque distraits en jouant, et si l'ouverture était quasiment considérée comme un concerto pour violon, dont l'interprète principale aurait été le premier violon à Luxemburg, fort heureusement une reprise en main de l’orchestre permit au premier violon d’être plus fondu dans la masse orchestral et aux vents une meilleure vivacité au concert parisien. Nonobstant, le défaut principal de l'orchestre, déjà remarqué au Luxembourg, est resté, à savoir de jouer trop vite. Ce défaut n’endommage pas seulement la dentelle mozartienne dès l’ouverture, mais aussi la cavatine de Figaro « Se vuo ballare » et le duo-duel de Suzanne et de Marceline « Via, resi servita » au premier acte. Le tempo justo dans les opéras de Mozart est une des choses les plus difficiles. Nombre de chefs d'orchestre, et non des moindres comme Karajan ou Neville Mariner, n'ont pas su le trouver à chaque version. Même Erich Kleiber est encore trop rapide malgré sa maitrise vertigineuse et élégante de l’orchestre. C'est qu'il ne fait pas confondre vitesse et précipitation. Il faut un certain temp au chef d’orchestre italien, durant lequel les arias tempéreront sa hâte, pour s'en approcher.
Cependant les interprètes, bien que pas idéaux non plus, ont su offrir une version agréage de leurs personnages.
Le Figaro de la basse canadien Robert Gleadow, comme souvent avec lui, est très joueur, trop sans doute, exagérant le caractère comedia dell'arte du valet. Il garde nonobstant une articulation, et une diction juste, qui, avec son timbre ferme et tendre, donne un Figaro quasi caricatural. Une meilleure projection, notamment durant les arias de groupe lui permettrait aussi de mieux se faire entendre.
Il s'allie très bien ave la Suzanne de la soprano allemande Nikola Hillebrand, dont la suavité assurée caractérise l’intelligence souple de la servante. Le duo initial du premier acte est ainsi particulièrement bien typisé avec des personnages de caractères complémentaires. Et le solo de Figaro qui le suit montre bien, dans son à-propos, l’humour de Figaro. Au-delà des duos avec Figaro, ceux de Suzanne et de la Comtesse Almaviva, expose l'union des femmes opposée à la dispersion des hommes dans cet opéra. On regrette cependant que les notes hautes, pincées et sèches de la soprano allemande Anett Fritsch en Comtesse confèrent au ruban soyeux de notes aigues et fraiches du « Suzanna or va sortite », une dureté malencontreuse. On apprécie ses soli cependant, surtout ceux durant lesquels elle se confesse son amour pour le comte comme le « Porgi, amor » du deuxième et le « E Suzanna non viene » du troisième acte, grâce à la texture velouté qu’elle sait donner à sa voix alors.
Le mezzo de la cantatrice allemande Anna Lucia Richter en Chérubin caractérise bien ce jeune adolescent découvrant sa libido dans sa volatilité inflammable, malheureusement elle manque le premier « Voi che sapete » en le chantant si vite que même les surtitres ne peuvent suivre. Elle le reprendra la seconde fois moins vite, mais toujours avec une trop grande célérité.

On apprécie plus la Marcelline de la mezzo germano-italienne Anna-Doris Capitelli, en regrettant nonobstant qu’elle soit dans la même tranche d’âge que Robert Gleadow, quand elle doit être plus vielle que lui, étant sa mère. Ses arias sont fermes, mais sans dureté, indiquant une bien la maternité de cette femme. Et on apprécie de même la Barberine de la soprano sud-coréenne Shinyoung Kim, qui dans sa fraicheur, ne tranche pas avec l'intelligente des femmes mozartiennes.
Le ténor anglo-irlandais Joshua Spink et le bariton italien Riccardo Novaro réussissent bien à camper leurs personnages, avec une drôlerie caricaturale particulièrement prenante.
Le comte Almaviva interprété du bariton-bass australien Florian Boesch est sans doute le personnage le mieux réussi, tant il n’essaie pas de tirer trop ses traits, ce qui permet de mieux l’appréhender. Il laisse affleurer la face sombre du personnage dans ses moments libidineux, ce qui laisse deviner le Don Giovanni et le Don Alfonso à venir.
Plus que les arias cependant, ce sont les récitatifs qui retiennent l’attention, donnent à la soirée des allures de théâtre chanté plus que d'opéra mais qui amusent beaucoup. Une soirée fort distraillante.
Andreas Rey
Deutsch

Nachdem das Kammerorchester Basel unter der Leitung von Giovanni Antonini am 24. März in der Philharmonie Luxemburg aufgetreten war, kam es am 26. März ins Théâtre des Champs-Elysées, um eine Konzertversion von "Le nozze di Figaro" aufzuführen. Die Besetzung eines Kammerorchesters passt nicht nur gut in den Saal des Großen Auditoriums der Luxemburger Philharmonie und in das Théâtre des Champs-Elysées, sondern ermöglicht es auch, die Orchesterstruktur Mozarts besser als bei einem Symphonieorchester zu beurteilen, da man die Beziehungen zwischen den einzelnen Notenpulten besser wahrnehmen kann, aber auch die Unzulänglichkeiten der Interpreten offener zu Tage treten. Wenn die Bläser, insbesondere die Fagotte, beim Spielen fast abgelenkt wirkten und die Ouvertüre fast als Violinkonzert betrachtet wurde, dessen Hauptinterpretin in Luxemburg die erste Violine gewesen wäre, so sorgte glücklicherweise eine Wiederaufnahme des Orchesters dafür, dass die erste Violine mehr mit der Orchestermasse verschmolz und die Bläser dem Pariser Konzert eine größere Lebendigkeit verliehen. Nichtsdestotrotz blieb der Hauptfehler des Orchesters, der bereits in Luxemburg aufgefallen war, bestehen, nämlich zu schnell zu spielen. Dieser Fehler beschädigt nicht nur die Mozartsche Spitze schon in der Ouvertüre, sondern auch Figaros Kavatine „Se vuo ballare“ und das Duo-Duell von Susanna und Marceline „Via, resi servita“ im ersten Akt. Das Tempo justo in Mozarts Opern ist eines der schwierigsten Dinge. Viele Dirigenten, nicht zuletzt Karajan oder Neville Mariner, haben es nicht in jeder Version gefunden. Selbst Erich Kleiber ist trotz seiner schwindelerregenden und eleganten Beherrschung des Orchesters immer noch zu schnell. Das liegt daran, dass man Geschwindigkeit nicht mit Übereilung verwechseln sollte. Der italienische Dirigent braucht ein gewisses Tempo, während dessen die Arien seine Eile mäßigen, um sich ihr anzunähern.
Doch die Darsteller, obwohl auch nicht ideal, konnten eine angenehme Version ihrer Charaktere bieten.
Der Figaro des kanadischen Bassisten Robert Gleadow ist, wie so oft bei ihm, sehr verspielt, vielleicht zu sehr, und übertreibt den Comedia dell'arte-Charakter des Dieners. Nichtsdestotrotz behält er eine gute Artikulation und eine treffende Diktion, die zusammen mit seinem festen und zarten Timbre einen fast karikaturhaften Figaro ergibt. Eine bessere Projektion, insbesondere während der Gruppenarien, würde ihm auch mehr Gehör verschaffen.
Er harmoniert sehr gut mit der Susanna der deutschen Sopranistin Nikola Hillebrand, deren selbstbewusste Sanftheit die geschmeidige Intelligenz der Dienerin charakterisiert. Das Anfangsduett des ersten Aktes ist daher besonders gut typisiert mit Figuren, deren Charaktere sich ergänzen. Und das darauf folgende Solo des Figaro zeigt in seiner Angemessenheit Figaros Humor. Über die Duette mit Figaro hinaus stellen die Duette von Susanna und der Gräfin Almaviva die Vereinigung der Frauen im Gegensatz zur Zerstreuung der Männer in dieser Oper dar. Es ist jedoch bedauerlich, dass die hohen, gezupften und trockenen Töne der deutschen Sopranistin
als Gräfin dem seidigen Band aus hohen und frischen Tönen in „Suzanna or va sortite“ eine unglückliche Härte verleihen. Ihre Soli jedoch, insbesondere diejenigen, in denen sie ihre Liebe zum Grafen gesteht, wie „Porgi, amor“ im zweiten und „E Suzanna non viene“ im dritten Akt, sind dank der samtigen Textur, die sie ihrer Stimme in diesem Fall verleihen kann, sehr beliebt.
Der Mezzo der deutschen Sängerin Anna Lucia Richter als Cherubino charakterisiert gut diesen jungen Teenager, der seine Libido in seiner entflammbaren Flüchtigkeit entdeckt, leider verpasst sie das erste „Voi che sapete“, indem sie es so schnell singt, dass selbst die Übertitel nicht folgen können. Beim zweiten Mal singt sie es langsamer, aber immer noch zu schnell.

Die Marcelline der deutsch-italienischen Mezzosopranistin Anna-Doris Capitelli gefällt uns besser, obwohl wir bedauern, dass sie in der gleichen Altersgruppe wie Robert Gleadow ist, obwohl sie als seine Mutter eigentlich älter sein müsste als er. Ihre Arien sind fest, aber nicht hart, was auf die Mütterlichkeit dieser Frau hinweist. Auch die Barberine der südkoreanischen Sopranistin Shinyoung Kim, die sich in ihrer Frische nicht von den intelligenten Frauen Mozarts abhebt, ist sehr beliebt.
Der anglo-irische Tenor Joshua Spink und der italienische Bariton Riccardo Novaro stellen ihre Charaktere mit einer karikaturistischen Komik dar, die besonders einnehmend ist.
Graf Almaviva, der vom australischen Bassbariton Florian Boesch dargestellt wird, ist vielleicht die gelungenste Figur, da er nicht versucht, seine Züge zu sehr zu straffen, wodurch man ihn besser verstehen kann. Er lässt die dunkle Seite des Charakters in seinen libidinösen Momenten aufblitzen, was den kommenden Don Giovanni und Don Alfonso erahnen lässt.
Mehr als die Arien sind es jedoch die Rezitative, die die Aufmerksamkeit auf sich ziehen und dem Abend eher den Charakter eines gesungenen Theaters als den einer Oper verleihen, aber dennoch sehr unterhaltsam sind. Ein sehr unterhaltsamer Abend.
Andreas Rey
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