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Rezension zu Verdis "Falstaff" an der Pariser Opera Bastille / à l’opéra Bastille


Foto: Vincent Pontet / OnP

Tous les compositeurs ne savent pas, comme Donizetti, rédiger aussi bien des comédies que des tragédies. Puccini n’écrivit qu’une petite satire, dans son Tritico, Gianni Schicchi et Richard Strauss fit une sorte de décalque du Don Pasquale de Donizetti, Die schweigsame Frau (La silencieuse Femme), et ce n’est certes pas sa meilleure œuvre, pour y arriver. Rossini et Offenbach, quant à eux, reprirent un genre que Mozart avait su dépasser, l’opéra bouffa.

En ce qui concerne Verdi, il utilisa à cette fin son meilleur librettiste, Arrigo Boito, en suivant comme une ombre la mécanique virtuose des Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare, son model en matière de trame narrative, et ce sera sa dernière œuvre, Falstaff.

La mise en scène du Français Dominique Pitoiset du Falstaff, que l’opéra Bastille donne à voir jusqu’au 30 septembre, n’est certes pas nouvelle, mais rien n’érode jusqu’à présent le plaisir gourmand à la retrouver. Dominique Pitoiset transpose l’œuvre dans la Londres victorienne. Les cornes de cerf au-dessus d’un pub coupent verticalement une rue au bord de la Tamise. Les cornes du cocuage et qui les porte, sont des éléments centraux de l’opéra. Pour éclairer ce décor de Alexandre Beliaev, Philippe Albaric, le maitre éclairagiste, lui donne une lumière d’été jusqu’au troisième acte. Le spectateur admirera alors le jeu des ombres de Ford, lorsqu’il imagine sa femme le tromper. Il appréciera également l’éclairage nocturne autour de l’arbre tout pailleté d’étoiles du dernier acte.

Foto: Vincent Pontet / OnP

Pour de donner une touche de comique aux personnages masculins, la maitre costumière Elena Rivkina agrée leurs costumes d’une touche de ridicule, comme dans le gilet trop court de Bardolfo et le bonnet d’aviateur de Pistola. De plus, ils ont, comme Falstaff, de véritables trognes. Et si Ford dans son costume noir tient du croque mort, le Fenton du ténor péruvien Iván Ayón-Rivas dans son ensemble de jeune homme reste très convaincant. Mesdames Ford et Page, quant à elles, restent élégantes, reconnaissables mais jumelles dans leurs robes vertes et roses pastelles. Mrs Quicly dans sa robe corneille de duègne, et Nanette dans son ensemble de jeune femme sont les seules des personnages féminins à avoir des tenues individuelles.

La truculence est bien le maitre mot de cette production, et cela d’abord, grâce à l’excellente interprétation du baryton italien Ambrogio Maestri en Falstaff. Dès le levé de rideau, après lequel il ouvre les bras, jusqu’à son adresse finale au public, sa jouissance sans vulgarité, son grotesque sans lourdeur ne fait que sonner juste dans un jeu d’acteur aussi naturel que sympathique. Sachant même chanter faux à l’occasion, son baryton sonore, franc et clair indique bien qu’il est un des meilleurs Falstaff de notre temps.

La truculence a cependant sa limite. Ainsi la mise en scène tend à verser dans une exagération inutile, comme lorsque Falstaff est jeté dans la Tamise du troisième étage, Ford sort son épée de sa canne et l’élection de Ford ; autant d’éléments qui, san gêner en rajoutent inutilement. Sans compter que le traitement scénique de Falstaff aurait été plus intéressant, en contrebalançant avec une mise en scène un peu plus compatissante envers lui, lui contre qui tout et tous s’acharne.

Hélas, les voix masculines ne sont pas toutes assez fortes. Le ténor italien Gregory Bonfatti en Docteur Cajus ne passe pas bien, voire pas du tout l’orchestre ; le ténor anglais Nicholas Jones en Bardolfo et le basse italien Alessio Cacciamani en Pistola y peinent également. Le baryton ukrainien Andrii Kymach en Ford n’y arrive proprement que lors de son monologue au troisième acte. Heureusement Iván Ayón-Rivas en Fenton donne aussi un ténor agile, viril et agréable, que son jeu. Comme il le montra en Lensky à l’opéra de Vienne.

Foto: Vincent Pontet / OnP

Les femmes en revanche y arrivent sans peine. La soprano anglaise Olivia Boen en Madame Ford, comme la mezzo française Marie-Andrée Bouchard-Lesieur en Madame Page garde un chant souple, franc et appréciable. Mais les deux cantatrices les plus remarquées sont la mezzo québécoise Marie-Nicole Lemieux, qui, avec son incarnation truculente marquée par un chant rond, ferme et sûr, et un jeu vivant, joyeux et gourmand donne une des meilleures Miss Quiclky actuelles, ainsi qu’elle sut le faire déjà au Métropolitain opéra de New York. Ses duos avec Ambrogio Maestri en Falstaff sont parmi des plus grandes réjouissances de la soirée. Et la soprano italienne Federica Guida en Nannetta, qui montre des qualités franches, limpides et lumineuses de soprano. Ses soli comme ses duos avec Iván Ayón-Rivas en Fenton, sont les moments les plus tendres et frais de cette production.

Outre les chanteurs, c’est aussi l’orchestre du chef danois Michael Schønwandt qui réjouit. Riche en couleurs et donnant à entendre les atmosphères de chaque acte, il permet d’apprécier les hommages à Mozart et à Mendelssohn, entre autres, de Verdi. Il laisse chanter aussi bien la clarinette que les cordes en un révérence heureuse de Verdi envers non pas seulement à l’opéra, mais à la musique entière, comme pour remercier Euterpe de l’avoir soutenu au cours de sa vie douloureuse.

Une très belle soirée en somme, réjouissante par les temps actuels.

Andreas Rey


Deutsch

Nicht alle Komponisten sind wie Donizetti in der Lage, sowohl Komödien als auch Tragödien zu schreiben. Puccini schrieb nur eine kleine Satire, in seinem "Trittico", "Gianni Schicchi", und Richard Strauss machte eine Art Abziehbild von Donizettis "Don Pasquale", "Die schweigsame Frau", und es ist gewiss nicht sein bestes Werk, um dies zu erreichen. Rossini und Offenbach wiederum griffen ein Genre auf, das Mozart erfolgreich überwunden hatte, die Opera buffa.

Foto: Vincent Pontet / OnP

Was Verdi betrifft, so benutzte er zu diesem Zweck seinen besten Librettisten, Arrigo Boito, und folgte wie ein Schatten der virtuosen Mechanik von Shakespeares "Lustige Weiber von Windsor", seinem Vorbild in Bezug auf die Erzählstruktur, und dies sollte sein letztes Werk, "Falstaff", sein.

Die Inszenierung des "Falstaff" durch den Franzosen Dominique Pitoiset, die bis zum 30. September 2024 in der Bastille-Oper zu sehen ist, ist zwar nicht neu, aber bis jetzt hat nichts das gierige Vergnügen, sie wiederzusehen, untergraben. Dominique Pitoiset verlegt das Werk in das viktorianische London. Die Hörner eines Hirsches über einem Pub schneiden vertikal eine Straße am Ufer der Themse. Die Hörner des Gehörnten und wer sie trägt, sind zentrale Elemente der Oper. Um dieses Bühnenbild von Alexander Beliaev zu beleuchten, gibt ihm Philippe Albaric, der Meisterbeleuchter, bis zum dritten Akt ein sommerliches Licht. Der Zuschauer wird dann das Schattenspiel von Ford bewundern, wenn er sich vorstellt, dass seine Frau ihn betrügt. Er wird auch die nächtliche Beleuchtung um den mit Sternen übersäten Baum im letzten Akt genießen.

Um den männlichen Charakteren einen Hauch von Komik zu verleihen, verleiht die Kostümbildnerin Elena Rivkina ihren Kostümen einen Hauch von Lächerlichkeit, wie in Bardolfos zu kurzer Weste und Pistolas Fliegermütze. Außerdem haben sie, wie Falstaff, echte Trogna. Und während Ford in seinem schwarzen Anzug wie ein toter Krokodil wirkt, bleibt der Fenton des peruanischen Tenors Iván Ayón-Rivas in seinem jugendlichen Ensemble sehr überzeugend. Mrs. Ford und Mrs. Page hingegen bleiben in ihren pastellgrünen und rosafarbenen Kleidern elegant, erkennbar, aber zwillingshaft. Mrs. Quicly in ihrem krähenartigen Kleid als Dulderin und Nanette in ihrem Ensemble als junge Frau sind die einzigen der weiblichen Figuren, die individuelle Outfits haben.

Der italienische Bariton Ambrogio Maestri spielte den Falstaff mit einer ausgezeichneten Interpretation. Von dem Moment an, in dem sich der Vorhang hebt und er seine Arme ausbreitet, bis hin zu seiner letzten Ansprache an das Publikum, klingt seine Lust ohne Vulgarität, seine Groteske ohne Schwere nur richtig in einer ebenso natürlichen wie sympathischen schauspielerischen Leistung. Sein sonorer, ehrlicher und klarer Bariton, der gelegentlich sogar falsch singt, macht deutlich, dass er einer der besten Falstaffs unserer Zeit ist.

Die Schärfe hat jedoch ihre Grenzen. So neigt die Inszenierung zu unnötigen Übertreibungen, wenn Falstaff aus dem dritten Stock in die Themse geworfen wird, Ford sein Schwert aus seinem Stock zieht und Ford gewählt wird; alles Elemente, die nicht stören, sondern nur unnötig übertreiben. Ganz abgesehen davon, dass die szenische Behandlung von Falstaff interessanter gewesen wäre, indem man mit einer etwas mitfühlenderen Inszenierung für ihn, gegen den sich alles und jeder wendet, ein Gegengewicht geschaffen hätte.

Foto: Vincent Pontet / OnP

Leider sind die männlichen Stimmen nicht alle stark genug. Der italienische Tenor Gregory Bonfatti als Doktor Cajus kommt nicht gut oder gar nicht durch das Orchester; der englische Tenor Nicholas Jones als Bardolfo und der italienische Bass Alessio Cacciamani als Pistola haben ebenfalls Mühe damit. Der ukrainische Bariton Andrii Kymach als Ford schafft es nur in seinem Monolog im dritten Akt sauber zu singen. Glücklicherweise gibt Iván Ayón-Rivas als Fenton auch einen agilen, virilen und angenehmen Tenor. So wie er es als Lensky an der Wiener Staatsoper zeigte.

Den Frauen hingegen gelingt dies mühelos. Die englische Sopranistin Olivia Boen als Madame Ford, wie auch der französische Mezzo Marie-Andrée Bouchard-Lesieur als Madame Page behalten einen geschmeidigen, ehrlichen und anerkennenswerten Gesang bei. Die beiden am meisten beachteten Sängerinnen sind jedoch die Mezzosopranistin Marie-Nicole Lemieux aus Quebec, die mit ihrer schillernden Verkörperung, die von einem runden, festen und sicheren Gesang und einem lebendigen, fröhlichen und genussvollen Spiel geprägt ist, eine der besten Miss Quiclky der Gegenwart darstellt, wie sie es bereits an der Metropolitan Opera in New York getan hat. Ihre Duette mit Ambrogio Maestri als Falstaff gehören zu den größten Freuden des Abends. Und die italienische Sopranistin Federica Guida als Nannetta, die eine ehrliche, klare und leuchtende Sopranqualität zeigt. Ihre Soli wie auch ihre Duette mit Iván Ayón-Rivas als Fenton gehören zu den zärtlichsten und frischesten Momenten dieser Produktion.

Neben den Sängern ist es auch das Orchester des dänischen Dirigenten Michael Schønwandt, das erfreut. Es ist reich an Farben und lässt die Stimmungen der einzelnen Akte hören und lässt Verdis Huldigungen an Mozart, Mendelssohn und andere erkennen. Er lässt sowohl die Klarinette als auch die Streicher in einer glücklichen Verbeugung Verdis nicht nur vor der Oper, sondern vor der gesamten Musik singen, als wolle er Euterpe dafür danken, dass sie ihn in seinem schmerzvollen Leben unterstützt hat.

Alles in allem ein sehr schöner Abend, der in den heutigen Zeiten erfreulich ist.

Andreas Rey



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